5 solutions pour réduire les impacts environnementaux de son smartphone
Les smartphones sont devenus des objets phares de notre quotidien, avec plus de 7 milliards d’appareils vendus dans le monde depuis 2007. Leurs impacts sur l’environnement sont considérables mais chacun d’entre nous peut agir, à son échelle, pour essayer de les réduire. France Nature Environnement vous propose 5 solutions pour changer vos habitudes.
Tous accros aux smartphones ?
En seulement 10 ans, les smartphones ont pris une place considérable dans nos vies. Même si certaines catégories de la population sont moins bien équipées que d’autres, les Français sont désormais 65 % à posséder au moins un de ces appareils (4 personnes sur 5 pour les moins de 40 ans). De plus en plus connectés, nous ne savons plus nous en passer pour téléphoner mais aussi pour naviguer sur le web, communiquer sur les réseaux sociaux, prendre des photos, écouter de la musique, être guidé par GPS, faire des achats…
Chaque année est marquée par l’arrivée de nouveaux smartphones toujours plus à la pointe de la technologie et rendant les précédents modèles rapidement obsolètes aux yeux de ceux qui les possèdent. Pourtant, nous connaissons mal les impacts de ces équipements complexes qui nous accompagnent aujourd’hui partout. Comment les smartphones sont-ils fabriqués et que deviennent-ils à la fin de leur vie ? Quelle est la valeur de leurs composants ? Et surtout, que pouvons-nous faire pour limiter leurs impacts sur l’environnement ? Éclairage de France Nature Environnement.
Des impacts environnementaux essentiellement liés à la fabrication
L’impact environnemental des smartphones s’étend tout au long de leur cycle de vie mais, selon l’ADEME, les trois quart de leur empreinte environnementale seraient concentrés dans leur phase de fabrication. C’est l’extraction des minerais, que l’on retrouve sous la forme de métaux dans les smartphones, qui pose aujourd’hui particulièrement problème. Elle conduit à la destruction d’écosystèmes et à de multiples pollutions, comme sur l’eau en raison de l’usage intensif de procédés d’extraction chimique. Les activités métallurgiques et électroniques (transformation et assemblage des composants) sont aussi très impactantes et énergivores.
La fabrication des smartphones s’accompagne également de lourdes conséquences d’un point de vue social et éthique. Les conditions des travailleurs sont bien souvent déplorables et violent les droits humains fondamentaux. L’extraction de « minerais de sang » (étain, tantale, tungstène et or) alimente quant à elle des conflits armés aux dépens des populations locales.
Le saviez-vous ?
En Chine, l’exploitation du néodyme, utilisé dans les aimants des smartphones, génère des rejets d’eau acide et des déchets chargés en radioactivité ainsi qu’en métaux lourds.
Au Chili, en Argentine et en Bolivie, l’utilisation massive d’eau pour la production de lithium (métal présent dans les batteries des smartphones) provoque des conflits d’usages avec les populations locales, au point de compromettre leur survie.
Selon l’UNICEF, plus de 40 000 enfants travailleraient dans les mines du sud de la République Démocratique du Congo, dont beaucoup dans des mines de cobalt et de coltan, minerais stratégiques que l’on retrouve dans les batteries et condensateurs des smartphones.
Alors qu’est-ce qu’on fait ?
France Nature Environnement milite pour que les fabricants réduisent les impacts environnementaux des smartphones qu’ils commercialisent. Cela doit notamment passer par une meilleure traçabilité des filières de production ainsi que par la conception de modèles de smartphones plus « durables ». Dans la plupart des cas, nos smartphones ne sont en effet pas conçus pour être robustes et réparables, ni compatibles et évolutifs dans le temps. Les batteries collées/soudées, l’indisponibilité de pièces de rechange ou encore l’utilisation de systèmes d’exploitation exclusifs sont autant d’exemples qui entretiennent l’obsolescence fonctionnelle et logicielle des smartphones.
En faisant des choix plus durables et en adoptant de meilleures pratiques d’utilisation, les consommateurs peuvent aussi réduire les impacts environnementaux des smartphones. Comment ? France Nature Environnement vous livre 5 conseils pour agir à votre échelle.
1. Ne vous décidez pas trop vite !
- Prenez le temps de bien vous renseigner sur les offres de smartphones et ne cédez pas aux tentations publicitaires.
- Cernez bien votre besoin pour acheter utile : si vous ne naviguez pas sur le web et les réseaux sociaux, un téléphone portable « classique » est amplement suffisant.
- Évitez les téléphones avec des écrans XXL et des fonctions additionnelles si vous n’en avez pas l’utilité.
2. Achetez durable
- Achetez un téléphone d’occasion ou tournez-vous vers des offres de location si vous n’en avez besoin que temporairement (pour des raisons professionnelles ou dans le cadre d’un séjour à l’étranger par exemple).
L’option de la seconde main permet de faire des économies mais également d’éviter les impacts environnementaux et sanitaires de l’acquisition d’un produit neuf. Pensez à solliciter votre entourage, vous trouverez certainement quelqu’un prêt à vous céder un téléphone qui sommeille au fond d’un tiroir. Des smartphones reconditionnés sont aussi en vente dans des boutiques spécialisées ou sur Internet, comme par exemple sur le site du Label Emmaüs ou la plateforme Back Market qui travaille avec le réseau Envie et les Ateliers du Bocage pour la remise en état des appareils.
- Choisissez un modèle conçu pour durer : solide, démontable, évolutif… Assurez-vous notamment que la batterie est amovible, que le téléphone dispose d’une connectique complète (port audio jack, port USB…) et d’un chargeur universel. Renseignez-vous auprès du vendeur sur la durée de disponibilité des pièces détachées et les conditions de garanties proposées.
BON À SAVOIR
>> Les vendeurs professionnels doivent vous informer avant l’achat, via un support écrit, de l’existence et des modalités d’application des garanties légales (garantie de conformité et garantie des vices cachés) et, si elles sont proposées, des garanties commerciales. Les mentions « Aucun échange ni remboursement » ne remettent pas en causes les garanties légales durant leur durée d’application.
>> Depuis mars 2015, les fabricants et distributeurs doivent vous informer de la durée de disponibilité des pièces détachées des biens qu’ils commercialisent. Cette obligation ne s’applique cependant pas aux professionnels qui ne proposent pas de pièces de remplacement.
>> Depuis juin 2017, les fabricants doivent proposer des chargeurs universels pour tous les nouveaux équipements radioélectriques mis sur le marché (téléphones mobiles, tablettes, appareils photos numériques, GPS, lecteurs de musique portables…).
3. Chouchoutez votre smartphone
Cela peut sembler anodin mais bien utiliser et entretenir son smartphone au quotidien peut permettre d’éviter jusqu’à 40 % des pannes !
- Protégez votre smartphone avec une housse ou une coque et un film de protection pour l’écran. Selon une étude de l’ADEME, plus de 80% des réparations effectuées par des professionnels sur des smartphones concernent des écrans brisés.
- Laissez-le reposer quand il commence à surchauffer, notamment après avoir utilisé de manière prolongée une application gourmande (jeu ou GPS par exemple).
- N’attendez pas que votre batterie soit complètement à plat pour recharger votre smartphone et évitez de le laisser en charge une nuit entière.
4. Tentez la réparation en cas de pépin
- Si votre téléphone a moins de 2 ans et qu’il tombe en panne, faites jouer la garantie légale auprès de votre vendeur.
- Si votre portable n’est plus sous garantie ou que les dommages ne peuvent pas être couverts, vous pouvez faire appel au service après vente du constructeur ou vous rapprocher d’un réparateur indépendant à proximité de chez vous.
- Vous pouvez aussi essayer de le réparer vous-même à l’aide de tutoriels en ligne (iFixit, SOSav, Comment Réparer…) ou en participant à un atelier de co-réparation comme un Repair Café.
5. Ne laissez pas votre téléphone dormir dans un tiroir
En France, on ne collecte actuellement que 15 % des téléphones portables en fin d’usage et on estime qu’au moins 30 millions d’appareils « dorment » dans nos tiroirs. S’il peut s’avérer judicieux de mettre de côté un téléphone encore fonctionnel pour lui donner une seconde vie ultérieurement, le conserver chez soi pendant des années alors qu’il n’est plus susceptible d’être réutilisé peut en revanche s’apparenter à une forme de gaspillage. Alors, n’hésitez pas à offrir une seconde vie à votre portable !
- Vendez votre smartphone s’il a encore de la valeur.
- Donnez-le à quelqu’un de votre entourage ou à une structure de réemploi (Ressourceries, recycleries, réseau Emmaüs…).
- Déposez-le dans l’un des nombreux points de collecte de déchets électriques et électroniques. Vous pouvez notamment le rapporter en magasin : les distributeurs ont l’obligation de reprendre vos anciens appareils.
Les téléphones collectés sont ensuite reconditionnés ou recyclés selon leur état, ce qui permet d’économiser des ressources pour la fabrication de nouveaux appareils.
BON À SAVOIR
>> La reprise « 1 pour 1 » : pour tout achat d’un nouvel équipement électrique ou électronique, votre vendeur doit reprendre l’ancien gratuitement. Cette obligation s’applique à tous les distributeurs, y compris en cas de vente à distance (e-commerce, vente par correspondance…).
>> La reprise « 1 pour 0 » : lorsque le distributeur dispose d’une surface de vente supérieure à 400 m², il est aussi tenu de reprendre gratuitement et sans obligation d’achat tous les équipements électriques et électroniques de petite taille que vous lui apportez (dimensions extérieures inférieures à 25 cm).
Source : http://www.fne.asso.fr/node/258685